El Niño et la Niña ( phénomène climatique planétaire).

El Niño et la Niña,Des phénomènes océaniques à grande échelle.

El Niño, et son pendant La Niña sont des phénomènes océaniques à grande échelle du Pacifique équatorial, affectant le régime des vents, la température de la mer et les précipitations. El Niño et La Niña correspondent aux deux phases opposées du phénomène couplé océan/atmosphère appelé ENSO (El Niño / Southern Oscillation).

À l’origine, l’appellation El Niño a été attribuée par les pêcheurs péruviens à la petite invasion d’eau chaude qui se produit chaque année le long des côtes du Pérou et de l’Équateur aux environs de Noël  – d’où son nom : en espagnol, El Niño désigne l’enfant Jésus. Par extension,  le phénomène climatique correspondant au réchauffement accentué des eaux de surface près des côtes de l’Amérique du Sud porte aujourd’hui le nom d’El Niño. Nous savons qu’il est lié à un cycle de variations de la pression atmosphérique entre l’est et l’ouest du Pacifique, couplé à un cycle du courant océanique le long de l’équateur.

Seul l’ ENSO a un impact planétaire aussi marqué. Les deux autres bassins océaniques, Indien et Atlantique, sont trop peu étendus pour permettre un phénomène de couplage aussi important entre circulations atmosphérique et océanique, même s’ils subissent aussi des remontées d’eaux profondes et des régimes d’alizés.

Situation météorologique normale dans le Pacifique sud

Météo-France/François Poulain

  © Météo-France/François Poulain

Hors événement El Niño, les alizés de sud-est sont bien établis sur la face nord de l’anticyclone de l’île de Pâques (l’équivalent de l’anticyclone des Açores dans l’Atlantique nord). Ces vents réguliers, qui soufflent d’est en ouest, entraînent les eaux chaudes de surface vers l’ouest. Le déplacement des eaux chaudes provoque une remontée des eaux profondes, froides, à l’est du Pacifique, le long des côtes du Pérou. Sur la carte des températures de la mer apparaît, le long de l’équateur, une langue froide caractéristique.

Aux eaux chaudes est liée une ascendance de l’air entraînant la formation de nuages et de précipitations ; aux eaux froides, une descendance de l’air entraînant son assèchement. Les précipitations sont donc cantonnées à l’ouest du Pacifique équatorial tropical. Il en est de même des tempêtes tropicales et des ouragans qui épargnent alors la Polynésie française.

Situation La Niña

Certaines années, ces caractéristiques sont particulièrement marquées. On parle d’un événement La Niña.

Situation El Niño

Météo-France/François Poulain
© Météo-France/François Poulain
Lors d’un épisode El Niño,  les hautes pressions du Pacifique Sud  diminuent. Les alizés faiblissent, voire se renversent. Les eaux chaudes de surface, accompagnées de nuages et de précipitations, refluent de l’ouest vers l’est. Ainsi, lors des situations El Niño, des conditions sèches se développent sur l’Indonésie et sur l’Australie, les tempêtes tropicales et les ouragans apparaissent beaucoup plus à l’est qu’à l’habitude et viennent affecter la Polynésie française, tandis que les côtes du Pérou connaissent d’inhabituelles précipitations provoquant inondations et glissements de terrain. De plus, le poisson déserte les eaux côtières d’Amérique du Sud, les eaux chaudes étant beaucoup plus pauvres en nutriments que les remontées d’eaux froides habituelles.

Des épisodes irréguliers

Les événements El Niño apparaissent d’une manière irrégulière, tous les 2 à 7 ans. Ces épisodes débutent en général en milieu d’année et durent de 6 à 18 mois. Ils atteignent leur intensité maximale vers Noël.
En 1997, un épisode El Niño très intense avait été observé, avec à la clef des impacts climatiques et sociétaux importants. Depuis, d’autres épisodes, d’importance moindre, se sont produits en 2002-2003, 2004-2005, 2006-2007 et 2009-2010.