Les marées noires et les conséquences.

Les expressions marées noires ont été inventées en 1967 par un journaliste suite au naufrage d’un pétrolier baptisé le Torrey Canyon. Elle est depuis employée pour désigner une pollution massive de la mer — ou de l’océan — et des zones côtières par des hydrocarbures. Lorsque survient un déversement — volontaire ou accidentel — de pétrole brut ou de produits pétroliers lourds à la mer, l’effet des marées — et les vents et les courants — rapporte la nappe vers la côte.

Ce type de catastrophe industrielle et écologique survient généralement après le naufrage d’un pétrolier, un accident sur une plateforme pétrolière en pleine mer ou un dégazage sauvage. Leshydrocarbures libérés dans l’eau flottent alors à la surface et s’étalent sur de grandes surfaces avant d’atteindre la côte.

les marées noires

le littoral souillé.

Certains des composants qui se répandent lors de marées noires, plus que d’autres, sont dangereux pour les écosystèmes. Ainsi le mazout a la fâcheuse tendance à se coller sur les animaux. Recouvrant le plumage des oiseaux, il les empêche de voler et les précipite vers leur perte. De manière plus générale, il semblerait que même de faibles expositions à des hydrocarbures perturberaient animaux et végétaux. Les impacts économique (sites touristiques abimés, pêche suspendue, nettoyage des côtes, etc.) et sanitaire ne sont pas non plus à prendre à la légère.

Le 16 mars 1978, le naufrage de l’Amoco-Cadiz au large des côtes du Finistère a été à l’origine de la pire marée noire survenue en Europe au XXe siècle. Quelque 230.000 tonnes de pétrole brut et de fioul ont alors été répandues en mer. Et ce sont plus de 360 kilomètres de littoral qui ont été souillés.

Malheureusement, bien d’autres noms de triste mémoire résonnent à nos oreilles : l’Exxon Valdez, l’Erika ou le Prestige n’en sont que quelques exemples supplémentaires.

Les grandes marées noires3 sont des événements spectaculaires et tragiques, qui jalonnent l’histoire du transport maritime d’hydrocarbures. Plusieurs grandes catastrophes se sont produites :

  • la plus importante fut celle de la tête du puits sous-marin d’Ixtoc I, dans le golfe du Mexique où 470 000 à 1 500 000 tonnes de pétrole brut se sont déversées dans l’océan entre juin 1979 et mars 1980
  • Le sabotage du terminal pétrolier Koweïtien Mina al Ahmadi par l’Irak durant la guerre de 1991 et l’incendie de 732 puits de pétrole, provoquant le déversement d’environ 20 millions de tonnes de pétrole dans le sol et en mer.
  • il y a eu aussi :
  • la marée noire du 20 avril 2010 est liée à l’explosion de la plateforme pétrolière « Deepwater Horizon« , exploitée par la firme BP à 70 km des côtes de la Louisiane et de ses réserves naturelles. On estime à 2 à 3 millions de litres (1 800 à 2 600 tonnes) la quantité de pétrole brut déversé chaque jour en mer. Hans Graber, un expert travaillant pour l’université de Miami, qui s’est appuyé sur des images satellitaires, a déclaré que la superficie de la nappe de pétrole atteignait 9 000 km2 le jeudi 29 avril. Au total, entre 350 et 700 millions de litres de pétrole auraient été déversés dans le golfe du Mexique.
  • Une importante fuite s’écoulerait depuis 2004 de l’ancienne plate-forme pétrolière 23051, proche de la Louisiane. Cette plate-forme appartenait à la société Taylor Energy Company. Un ouragan, suivi d’un éboulement de terrain, l’a détruite, et le pétrole a alors commencé à fuir sous l’eau. En 2018 la fuite n’a toujours pas été colmatée. Peu visible, cet épanchement provoquerait pourtant la plus importante marée noire de tous les temps. La société Taylor Energy Company en conteste la gravité. Selon elle, il ne s’écoulerait dans la mer que 15 000 litres de pétrole par jour, alors que les estimations d’Associated Press ou d’organisations écologiques parlent de 37 000 à 113 000 litres par jour ; au total depuis 2004 il se serait déversé selon elles sous l’eau entre 3,2 millions et 15,1 millions de litres de pétrole.