Trump autorise le massacre des ours et des loups…

Trump autorise la chasse à l’ours et aux loups…

 

En Alaska, ours et loups seront  désormais chassés jusque dans leurs tanières.

Grace à Trump En Alaska, il est désormais possible de chasser les loups, les ours et leur progéniture jusque dans leurs tanières dans les réserves fédérales. Samantha Hagio, Directrice de la protection de la vie sauvage pour The Humane Society of the United States explique pourquoi à Sciences et Avenir.

 

 

 

 

 

 

Un coup de stylo dicte la fin de sursis pour les ours, loups et coyotes des réserves d’Alaska suite au vote de la résolution 69 (H.J.Res69) par la majorité républicaine du Congrès et sa signature lundi 10 avril par Donald Trump. Ces animaux peuvent désormais être tués en toute légalité jusque dans leur tanière, lors de leur période de reproduction, ou d’hivernation dans le cas des ours. Et ce sur près de 310 000 km2 de réserves naturelles du 49ème Etat. Cette résolution met un terme à l’Alaska National Wildlife Refuges Rule (NWR). Une loi votée sous l’administration Obama qui réglementait le contrôle des prédateurs dans ces réserves. Interdisant du même coup, « certaines méthodes et moyens pour le prélèvement de non subsistance des prédateurs ». 

 

images des ours
images des ours
images des ours

 

 

 

 

 

 

 

« La délégation du Congrès de l’Alaska a applaudi aujourd’hui la signature par le président Trump de H.J. Res. 69 »,  se félicitent les républicains dans un communiqué« Il est important de noter que cette résolution ne permet pas de pratiques de chasses brutales, inhumaines ou non sportives », a lancé à ses détracteurs le représentant pour l’Alaska Don Young. Affirmant qu’il s’agissait uniquement de « restaurer la souveraineté de l’Alaska dans la gestion des poissons et de la faune sur nos terres ». Une autre signataire, la sénatrice Lisa Murkowski, a elle aussi salué la signature de Donald Trump: « En signant, le président a confirmé le droit des États à protéger les traditions de la chasse et de la pêche en Alaska et a rapidement mis fin aux efforts du Fish and Wildlife Service pour renforcer son contrôle sur près de 77 millions d’acres de notre Etat. » 

Dans la foulée, de nombreuses associations ont dénoncé cette initiative. Samantha Hagio, Directrice de la protection de la vie sauvage pour The Humane Society of the United States explique pourquoi à Sciences et Avenir.

Sciences et avenir: Quels règlements instaurait la National Wildlife Refuges Rule (NWR) votée sous Barack Obama, concernant la faune d’Alaska?

Samantha Hagio: La NWR est entrée en vigueur en août 2016 et visait à assurer que les réserves naturelles de l’Alaska soient gérées de façon à conserver les espèces et les habitats dans leur diversité naturelle et que l’intégrité biologique, la diversité et la santé environnementale soient respectées. L’Alaska National Wildlife Refuges Rule interdisait les pratiques de chasse inhumaines et insoutenables, en contradiction avec les mandats statutaires fédéraux, comme la National Wildlife Refuge System Improvement Act de 1997 (NWRSIA).

La NWR interdit les pratiques suivantes pour la gestion de la faune dans les refuges nationaux d’Alaska: le prélèvement d’oursons noirs et marrons, de truies avec leurs petits (exception faites pour les chasseurs résidents, du 15 au 30 avril dans un site clos et dans des unités spécifiques de gestion conformément à la loi de l’Etat), la prise d’ours bruns à l’aide d’appâts et de pièges, la prise de loups et de coyotes pendant la période de mise-bas (du 1er mai au 9 août) et la chasse à l’ours à l’aide de moyens aériens.

Dans leur communiqué, les républicains se défendent de permettre dans les réserves des pratiques telles que débusquer les animaux dans leurs tanières. Que répondez-vous à cela?

Chasser pendant la période de mise-bas implique de tirer, piéger, ou gazer ces animaux dans ou près de leurs tanières. En vertu de la loi de l’État, cette pratique reste permise pour les ours noirs et leurs petits, et pour les loups pendant la saison de mise-bas sur certaines zones. L’État a d’ailleurs récemment tué, et même gazé, des louveteaux dans leurs tanières dans le cadre de programmes de gestion intensive. Maintenant que Donald Trump a signé H.J. Res. 69, ces pratiques sont répandues en Alaska et s’étendent même aux réserves naturelles, les lois de l’État permettant explicitement leur utilisation. Pourtant, l’Alaska National Wildlife Rule avait été en partie faite pour s’assurer que, si à l’avenir l’utilisation de ces méthodes devait croître en vertu de la loi de l’État, elles ne seraient pas autorisées dans les réserves.

Quelles sont les conséquences de la résolution 69 pour ces animaux ? 

À la fin du printemps, les meutes de loups et coyotes montrent un attachement fort au site de leur tanière. La meute entière aidera la mère à élever et à nourrir sa progéniture. Le fait de tuer les mères qui allaitent, voire d’autres membres du groupe, peut produire des orphelins, mener à une famine ou à une prédation sur les petits. Pour les loups d’un an et moins, n’étant pas encore des chasseurs aguerris, la désintégration d’une meute peut entraîner leur mort.

Concernant les ours, la mère nourrit et protège ses petits jusqu’à ce qu’ils aient entre 16 et 18 mois. Nés dans leur repaire durant l’hiver, ils passent ensemble un printemps, un été et un automne, puis retournent hiverner en famille l’hiver suivant. Lorsque les petits ont plus d’un an et après leur deuxième hivernation, la famille se sépare au printemps ou à l’été. Par exemple, chez les ours noirs alors que les mères et leurs petits hivernent, l’Etat permet aux chasseurs de trophées de tirer sur les ours dans ou à proximité de leurs tanières. De cette façon, ils peuvent donc en tuer plusieurs…